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Importance de l’alimentation face à la maladie, d’Eric Menat

samedi 19 janvier 2013, par Jean Luc Penet

« Que ton aliment soit ton médicament, que ton médicament soit ton aliment ! » Il y a de multiples traductions de cette célèbre citation d’Hippocrate. Elle en occulte cependant une autre, qui la complète et est certainement plus profonde : « Si tu es malade, cherche d’abord ce que tu as fait pour le devenir ! »

J’en citerai une troisième, du même auteur, qui nous plongera dans le cœur du sujet de ce jour tout en l’allégeant un peu : « Selon toute vraisemblance, la source des maladies ne doit pas être ailleurs que dans les vents ou les pets selon qu’ils sont en excès ou en défaut, ou bien qu’ils entrent dans le corps trop nombreux ou souillés de miasmes morbifiques ».

Le Dr Jean Seignalet a mis l’alimentation sur le devant de la scène et a montré à quel point elle pouvait avoir un lien avec de nombreuses maladies.

Mais comme le Dr Catherine Kousmine et Hippocrate avant elle, je crois que l’alimentation est notre PREMIERE médecine et probablement la première cause de nombreuses maladies.

Quelles maladies sont liées à la qualité de l’alimentation ? Probablement toutes les maladies chroniques et certainement la majorité des maladies aiguës.

Certaines pathologies sont officiellement des conséquences de notre hygiène alimentaires :
- Obésité
- Diabète
- Dyslipidémies et leurs conséquences cardio-vasculaires
- De nombreuses maladies digestives

D’autres ont un lien suspecté ou probable avec les aliments :
- Hypertension favorisée ou aggravée par l’excès de sel
- Cancers favorisés par l’obésité mais aussi par certains composés chimiques présents dans nos aliments comme les produits carbonés consécutifs à la cuisson à haute température

D’autres encore peuvent avoir un lien avec certains aliments comme le suggère le Dr Seignalet, bien que cette approche soit encore contestée par certains :
- Maladies auto-immunes comme la polyarthrite, la maladie de Crohn, la fibromyalgie ou les thyroïdites
- Maladies neuro-immunitaires comme l’autisme, la sclérose en plaques, la migraine ou certaines épilepsies
- Maladies « d’encrassement » comme l’eczéma, le psoriasis, les douleurs articulaires, les tendinites chroniques …

Même les maladies aiguës, en particulier infectieuses, peuvent avoir un lien direct avec l’alimentation. Car comme le disait Antoine Beschamps, le virus n’est rien, le terrain est tout. C’est pour moi une évidence car, sinon, comment expliquer qu’au moment des épidémies, 100% de la population ne soit pas infectés. Ce qui remet en cause les théories pasteuriennes ! Certains se défendent mieux que d’autres (ils ont un meilleur terrain) et ils arrivent à passer au travers des épidémies (de grippe ou de peste). Donc, un microbe ne s’installera ou ne se développera que sur un terrain fragilisé. Et fragilisé par quoi ? : L’alimentation avant tout ! Les animaux l’ont bien compris, eux qui jeunent dès qu’ils sont malades. Et je vous invite à en faire autant. Ou tout au moins à corriger votre alimentation aux premiers signes de frisson ou de fièvre. Appliquez strictement une alimentation comme celle décrite par le Dr Seignalet dans son ouvrage et vous verrez que vous vous guérirez beaucoup plus vite.

Car si l’alimentation peut entrainer des maladies, elle permet aussi, après quelques réglages, de se guérir soi-même, sans faire appel aux médicaments chimiques. Bien entendu, ces derniers deviennent indispensables dès que l’organisme est trop fragilisé et que des maladies graves se sont installées.

Alors comment éviter d’en arriver là ?

Les 10 commandements d’une alimentation saine et équilibrée
- 1. Choisir des aliments naturels, non modifiés par l’industrie alimentaire pour éviter de consommer des produits chimiques comme les colorants, les conservateurs ou pire, les graisses trans et le sirop de glucose, les 2 pires fléaux de l’alimentation moderne.
- 2. Préférez les aliments biologiques, surtout pour les huiles, le beurre et les céréales complètes. Cela évite encore une fois un bon nombre de produits chimiques comme les engrais et les pesticides mais surtout cela augmente la consommation de vitamines et oligoéléments (40 à 200 % de plus dans certains légumes et céréales bio)
- 3. Evitez les cuissons à haute température. Les grillades et les fritures entraînent la formation de composés chimiques toxiques et cancérigènes. Les amines hétérocycliques, les hydrocarbures polycycliques, l’acrylamide, autant de composés aux noms sympathiques qui encrassent notre organisme et perturbent le fonctionnement de nos cellules.
- 4. Consommez des légumes et crudités aux 2 principaux repas. Non seulement ils ont une haute densité nutritionnelle (beaucoup de micronutriments pour peu de calories) mais ils apportent en plus les fibres indispensables à notre santé (transit plus régulier, absorption plus lente des sucres et des graisses, réduction du risque de cancer du côlon, du diabète …)
- 5. Privilégiez les céréales complètes et les légumes secs (biologiques). Comme les légumes, ils apportent des micronutriments et des fibres. C’est la meilleure source de sucres lents.
- 6. Choisissez bien vos huiles. Evitez les huiles apportant uniquement des oméga 6 comme le tournesol et le maïs et préférez-leur celles qui apportent des oméga 3 : colza en priorité et éventuellement noix et soja. Ces huiles seront consommées exclusivement crues Consommez à volonté de l’huile d’olive crue ou cuite. Pour la cuisson, l’huile d’arachide est également acceptable.
- 7. Ne négligez pas l’apport en protéines qui sont indispensables pour nourrir vos muscles, vos os, votre cerveau et votre immunité. Privilégiez le poisson et les viandes maigres en évitant les cuissons à haute température. Les œufs seront consommés idéalement le matin.
- 8. Attention aux laitages dont le seul intérêt nutritionnel est l’apport en calcium (présent aussi, en moindre quantité, dans bien d’autres aliments). Evitez le lait de vache et ses dérivés. La majorité des adultes tolèrent mal le lactose (le sucre du lait) qui favorise les gaz et ballonnements (relire la citation d’Hippocrate au début de l’article). Préférez les fromages de chèvre et de brebis, souvent plus digestes. Evitez au maximum les desserts lactés sucrés qui contiennent peu de calcium et bien trop de sucre rapide.
- 9. Réduisez au maximum votre consommation de sucres rapides. Le sucre en lui-même n’a que peu d’intérêt nutritionnel. L’apport énergétique sous forme de glucide doit être préférentiellement assuré par les sucres lents (céréales complètes et légumes secs). Les sucres font sécréter trop d’insuline qui est la cause principale de l’obésité mais favoriserait aussi les cancers. Privilégiez les sucres d’index glycémique bas.
- 10. Au total, une fois ces 9 règles appliquées, pensez à diversifier votre alimentation et à consommer des aliments de toutes les couleurs afin d’optimiser votre apport en antioxydants.

L’alimentation suffit-elle ? Elle devrait mais ce n’est pas toujours le cas. D’abord, elle ne peut se passer d’une hygiène de vie correcte et surtout d’un exercice physique régulier.

Mais certaines personnes ont des besoins en micronutriments augmentés. C’est le cas par exemple en cas de :
- Maladie ou fragilité génétique. Ainsi, certaines personnes fabriquent mal leurs défenses antioxydantes ou ont des besoins en acides gras augmentés
- Tabagisme, consommation d’alcool excessive, prise de pilule : dans ces conditions, les besoins en certaines vitamines et minéraux sont fortement augmentés
- Prise de médicaments. Que ce soit un traitement hormonal ou une chimiothérapie, tous les traitements chimiques augmentent les besoins en nutriments, ne serait-ce que par réduction de leur absorption intestinale.

Dans ces situations, et bien d’autres encore, l’utilisation de compléments alimentaires deviendra indispensable car l’alimentation seule ne suffira pas.

Je rappellerai que, dans tous les cas, pour qu’une alimentation saine soit bénéfique, pour que des compléments alimentaires soient efficaces, il faut un intestin en bonne santé.

Cela nous rappelle encore une fois la citation d’Hippocrate qui met l’intestin au centre de la santé. Et pour cela, je vous conseille l’utilisation régulière de probiotiques et de prébiotiques, ce qu’on appelle communément un symbiotique. Ces symbiotiques ont, quand ils sont de qualité, un effet régulateur sur la flore intestinale, sur la muqueuse intestinale et ainsi sur la santé de l’organisme dans son ensemble. Ils permettent d’accélérer l’efficacité de vos corrections diététiques

Alors bon appétit

Dr Eric Ménat Médecin généraliste, diplômé en diététique et maladies de la nutrition. Enseignant en Phyto-nutrition à la faculté de médecine de Paris XIII. Auteur de nombreux ouvrages http://www.bio-et-nutrition.com/

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