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Du bon développement des réflexes

mardi 19 octobre 2010, par Jean Luc Penet

Une définition

Les réflexes archaïques ou primitifs sont des mouvements automatiques, répétitifs, répondant à des informations sensorielles reçues par des neurones, des récepteurs sensoriels du système nerveux. Ils font partie de l’équipement de base du bébé pour se développer. Ils sont incontrôlables et observables pendant les premiers mois de la vie, par ex. : le réflexe de succion ou de marche automatique

Les réflexes ont un cycle de vie

La plupart des réflexes apparaissent pendant la vie fœtale dès les premiers mois.

  • Certains sont activés par les contractions lors de l’accouchement ou juste après.
  • Plusieurs arrivent en même temps
  • D’autres arrivent quand un autre s’arrête
  • Ils s’aident l’un l’autre à arriver et à intégrer le suivant
  • Certains travaillent aussi seuls par eux mêmes Les réflexes agissent comme des poupées gigognes

Les réflexes apparaissent, émergent, favorisent ce que le corps et le cerveau ont besoin de développer puis disparaissent. L’enfant n’a plus besoin du réflexe pour atteindre le résultat.

Par exemple, le réflexe de succion apparaît dans le ventre lors de la 24°semaine. Puis il se développe, il devrait être au maximum au moment de la naissance, ce qui va donner la force à l’enfant de téter le lait maternel, sans réfléchir. C’est un automatisme. Quand le réflexe sera intégré l’enfant puis l’adulte pourra sucer quand il le voudra. Le réflexe sera intégré et la personne choisira

Les réflexes et la naissance

A la naissance les mouvements involontaires sont nombreux Certains sont provoqués par un influx sensitif (par exemple un toucher de la lèvre provoque une succion, ou un bruit provoque un mouvement involontaire) D’autres sont provoqués par un mouvement de la tête. Quand la tête tourne la partie opposée du corps se plie, le bras se tend. Quand la tête tombe, les jambes se tendent, les bras se plient.

Les médecins recherchent ces comportements involontaires en testant quelques réflexes (succion, recherche, Grasping, Babinsky, Moro, redressement de la tête, marche automatique…à la naissance) et vérifient l’intégrité neurologique du nouveau né. S’ils ne sont pas présents, un parcours en neurologie peut être proposé.

A quoi servent les réflexes ?

Les réflexes sont indispensables au bon développement du nourrisson, à son adaptation et sont essentiels à sa survie, à sa protection.

Ils aident le nouveau-né à :

  • venir au monde : les réflexes spinaux, le réflexe tonique asymétrique du cou aident au passage de la filière pelvienne.
  • survivre et satisfaire ses besoins vitaux : réflexe de succion (téter) et de recherche (du sein).
  • myéliniser les gaines neurales jusqu’au cortex par la répétition de ces mouvements.
  • se coordonner : réflexe tonique et asymétrique du cou, réflexe de préhension.
  • s’équilibrer et faire face à la gravité : réflexes posturaux, réflexe amphibien.

Pourquoi les réflexes existent-ils ?

L’apprentissage naturel et sain utilise les potentiels de programmes créés par la nature, l’un de ces programmes s’inscrit dans les mouvements primitifs qui se développent à un moment précis. Dans la première année de l’enfant, à mesure que le système nerveux se développe, les réflexes primitifs sont transformés naturellement, contrôlés par le cortex et s’intègrent dans son schéma corporel global afin d’ancrer une base solide pour le développement de la motricité volontaire (vélo, écriture, lecture, rattrapage de balle, etc.) et du système d’apprentissage en général.

Les réflexes archaïques sont la source même, l’origine du développement psychomoteur et leur intégration la base d’un développement supérieur. Le développement moteur assure l’ensemble du développement psychologique. Ils sont importants pour une bonne condition physique, pour le développement intellectuel, émotionnel et le développement de la personnalité humaine.

Les réflexes et les sens

A la naissance, les sens et les réflexes sont inextricablement liés. Le nouveau-né répond instinctivement aux sensations internes et externes. Au fur et à mesure que l’enfant grandit, normalement l’activité réflexe se raffine et se transforme de façon à ce que chaque sens puisse se développer en acuité et en efficacité tout en s’intégrant aux autres pour donner une image complète de l’environnement. Si l’un des sens est trop développé alors qu’un autre ne l’est pas assez, il en résulte un déséquilibre dans l’information recueillie sur une expérience donnée

Les réflexes sont connectés aux organes des sens : l’enfant est tout ouïe et regarde partout et bouge beaucoup. Chaque réflexe procure à l’enfant des expériences kinesthésiques, tactiles et vestibulaires. Ces expériences sensorielles au jour le jour l’aident à sentir son corps, chaque partie de son corps, sa tête lourde, ses bras, ses jambes, les liens qui peuvent s’établir entre elles...

Un enfant en bonne santé ne naît pas complètement passif. Il possède des capacités utiles à sa survie, telles que la respiration et les battements du cœur. Les organes des sens et les réflexes soutiennent la croissance du bébé. Des connexions permettent son développement. En plus de la nourriture, l’enfant a besoin de chaleur, de contacts corporels, de sourires, d’amour, de stimulation. Il a besoin qu’on s’occupe de lui et entre peu à peu en relation avec l’adulte. Toutes ces expériences se mêlent et stimule peu à peu son développement nerveux qui ne sera achevé qu’à l’âge de 3 ou 4 ans seulement.

Chez l’adulte, le bon fonctionnement des réflexes primitifs et posturaux est indispensable pour développer la confiance en soi, s’équilibrer, se coordonner, communiquer, apprendre, et pour son bien-être.

Les phases du développement moteur

Chaque niveau d’intégration d’un réflexe inclut le précédent, créant une complexité motrice et comportementale de plus en plus grande permettant la maturité du système nerveux qui se développe et se déploie par étapes successives identiques pour tous les enfants, pour devenir plus complexe avec l’âge.

Normalement ces réflexes sont intégrés par le cortex pendant la première année de l’enfant. Sinon, ils deviennent persistants et parasitent l’enfant et plus tard l’adulte…. Cela pourra lui jouer des mauvais tours dans différents domaines : apprentissage difficile, écriture, écriture, manque de coordination, hyperactivité, allergies, intolérances, hypersensibilités,…

Si ces réflexes ne s’intègrent pas, ils deviennent hyperactifs (persistants) et vont paralyser l’enfant dans son développement, ne lui permettant pas de mettre en place des comportements de coordination volontaires et de motricité fine. Des compensations et d’autres problèmes peuvent en découler (crispation à l’écriture, hyperactivité, manque de coordination...)

Si ces réflexes ne sont pas développés à temps, il peut en résulter des difficultés. Ils vont être hypoactifs et l’enfant va manquer de fondations solides pour certaines activités (mauvaise prise du stylo, manque d’équilibre, problème de mémoire ou de compétences spatiales, maths)

Le dépistage de réflexes hypo ou hyper actifs et leur réintégration dans le système corporel global sont essentiels pour lever les obstacles aux difficultés d’apprentissage.

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